2 mars 2009
1
02
/03
/mars
/2009
18:51
En mars, quand s'achève l'hiver,
Que la campagne renaissante
Ressemble à la convalescente
Dont le premier sourire est cher;
Quand l'azur, tout frileux encore,
Est de neige éparse mêlé,
Et que midi, frais et voilé,
Revêt une blancheur d'aurore;
Quand l'air doux dissout la torpeur
Des eaux qui se changeaient en marbres;
Quand la feuille aux pointes des arbres
Suspend une verte vapeur;
Et quand la femme est deux fois belle,
Belle de la candeur du jour,
Et du réveil de notre amour
Où sa pudeur se renouvelle,
Oh ! Ne devrais-je pas saisir
Dans leur vol ces rares journées
Qui sont les matins des années
Et la jeunesse du désir ?
Mais je les goûte avec tristesse.
(René Armand François Sully Prudhomme)
Que la campagne renaissante
Ressemble à la convalescente
Dont le premier sourire est cher;
Quand l'azur, tout frileux encore,
Est de neige éparse mêlé,
Et que midi, frais et voilé,
Revêt une blancheur d'aurore;
Quand l'air doux dissout la torpeur
Des eaux qui se changeaient en marbres;
Quand la feuille aux pointes des arbres
Suspend une verte vapeur;
Et quand la femme est deux fois belle,
Belle de la candeur du jour,
Et du réveil de notre amour
Où sa pudeur se renouvelle,
Oh ! Ne devrais-je pas saisir
Dans leur vol ces rares journées
Qui sont les matins des années
Et la jeunesse du désir ?
Mais je les goûte avec tristesse.
(René Armand François Sully Prudhomme)