14 juin 2009
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Amitié, doux repos de l’âme,
Crépuscule charmant des cœurs.
Pourquoi, dans les yeux d’une femme,
As-tu de plus tendres langueurs ?
Ta nature est pourtant la même;
Dans le cœur dont elle a fait don
Ce n’est plus la femme qu’on aime,
Et l’amour a perdu son nom.
Mais comme en une pure glace
Le rayon se colore mieux,
Le sentiment qui le remplace
Est plus visible en deux beaux yeux.
Dans un timbre argentin de femme
Il a de plus tendres accents :
La chaste volupté de l’âme
Devient presque un plaisir des sens.
De l’homme la mâle tendresse
Est le soutien d’un bras nerveux;
Mais la vôtre est une caresse
Qui frissonne dans les cheveux.
Oh ! laissez-moi, vous que j’adore
Des noms les plus doux tour à tour,
Ô femmes ! me tromper encore
Aux ressemblances de l’amour !
Douce ou grave, tendre ou sévère,
L’amitié fut mon premier bien !
Quelque soit la main qui me serre,
C’est un cœur qui répond au mien.
Non, jamais ma main ne repousse
Ce symbole d’un sentiment;
Mais lorsque la main est plus douce,
Je la serre plus tendrement.
(Alphonse de Lamartine)
Crépuscule charmant des cœurs.
Pourquoi, dans les yeux d’une femme,
As-tu de plus tendres langueurs ?
Ta nature est pourtant la même;
Dans le cœur dont elle a fait don
Ce n’est plus la femme qu’on aime,
Et l’amour a perdu son nom.
Mais comme en une pure glace
Le rayon se colore mieux,
Le sentiment qui le remplace
Est plus visible en deux beaux yeux.
Dans un timbre argentin de femme
Il a de plus tendres accents :
La chaste volupté de l’âme
Devient presque un plaisir des sens.
De l’homme la mâle tendresse
Est le soutien d’un bras nerveux;
Mais la vôtre est une caresse
Qui frissonne dans les cheveux.
Oh ! laissez-moi, vous que j’adore
Des noms les plus doux tour à tour,
Ô femmes ! me tromper encore
Aux ressemblances de l’amour !
Douce ou grave, tendre ou sévère,
L’amitié fut mon premier bien !
Quelque soit la main qui me serre,
C’est un cœur qui répond au mien.
Non, jamais ma main ne repousse
Ce symbole d’un sentiment;
Mais lorsque la main est plus douce,
Je la serre plus tendrement.
(Alphonse de Lamartine)