13 août 2009
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17:30
Si tu veux, faisons un rêve :
Montons sur deux palefrois;
Tu m'emmènes, je t'enlève.
L'oiseau chante dans les bois.
Je suis ton maître et ta proie;
Partons ! c'est la fin du jour;
Mon cheval sera la joie,
Ton cheval sera l'amour.
Viens ! nos doux chevaux mensonges
Frappent du pied tous les deux,
Le mien au fond de mes songes,
Et le tien au fond des cieux.
Un bagage est nécessaire;
Nous emporterons nos vœux,
Nos bonheurs, notre misère,
Et la fleur de tes cheveux.
Viens, le soir brunit les chênes;
Le moineau rit; ce moqueur
Entend le doux bruit des chaînes
Que tu m'as mises au cœur.
Ce ne sera point ma faute
Si les forêts et les monts,
En nous voyant côte à côte,
Ne murmurent pas : aimons !
Allons-nous en par l'Autriche !
Nous aurons l'aube à nos fronts;
Je serai grand, et toi riche,
Puisque nous nous aimerons !
Allons-nous en par la terre,
Sur nos deux chevaux charmants,
Dans l'azur, dans le mystère,
Dans les éblouissements !
Tu seras Dame, et moi Comte;
Viens, mon cœur s'épanouit;
Viens, nous conterons ce conte
Aux étoiles de la nuit.
(Victor Hugo)
Montons sur deux palefrois;
Tu m'emmènes, je t'enlève.
L'oiseau chante dans les bois.
Je suis ton maître et ta proie;
Partons ! c'est la fin du jour;
Mon cheval sera la joie,
Ton cheval sera l'amour.
Viens ! nos doux chevaux mensonges
Frappent du pied tous les deux,
Le mien au fond de mes songes,
Et le tien au fond des cieux.
Un bagage est nécessaire;
Nous emporterons nos vœux,
Nos bonheurs, notre misère,
Et la fleur de tes cheveux.
Viens, le soir brunit les chênes;
Le moineau rit; ce moqueur
Entend le doux bruit des chaînes
Que tu m'as mises au cœur.
Ce ne sera point ma faute
Si les forêts et les monts,
En nous voyant côte à côte,
Ne murmurent pas : aimons !
Allons-nous en par l'Autriche !
Nous aurons l'aube à nos fronts;
Je serai grand, et toi riche,
Puisque nous nous aimerons !
Allons-nous en par la terre,
Sur nos deux chevaux charmants,
Dans l'azur, dans le mystère,
Dans les éblouissements !
Tu seras Dame, et moi Comte;
Viens, mon cœur s'épanouit;
Viens, nous conterons ce conte
Aux étoiles de la nuit.
(Victor Hugo)