27 septembre 2009
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11:00
Sonnet à Eugène Renduel
Quand le raisin est mûr, par un ciel clair et doux,
Dès l'aube, à mi-coteau, rit une foule étrange :
C'est qu'alors dans la vigne, et non plus dans la grange,
Maîtres et serviteurs, joyeux, s'assemblent tous.
A votre huis, clos encor, je heurte. Dormez-vous ?
Le matin vous éveille, élevant sa voix d'ange :
- Mon compère, chacun, en ce temps-ci, vendange.
Nous avons une vigne : eh bien ! vendangeons-nous ?
Mon livre est cette vigne, où, présent de l'automne,
La grappe d'or attend, pour couler dans la tonne,
Que le pressoir noueux crie enfin avec bruit.
J'invite mes voisins, convoqués sans trompettes,
A s'armer promptement de paniers, de serpettes.
Qu'ils tournent le feuillet : sous le pampre est le fruit.
(Aloysius Bertrand)
Quand le raisin est mûr, par un ciel clair et doux,
Dès l'aube, à mi-coteau, rit une foule étrange :
C'est qu'alors dans la vigne, et non plus dans la grange,
Maîtres et serviteurs, joyeux, s'assemblent tous.
A votre huis, clos encor, je heurte. Dormez-vous ?
Le matin vous éveille, élevant sa voix d'ange :
- Mon compère, chacun, en ce temps-ci, vendange.
Nous avons une vigne : eh bien ! vendangeons-nous ?
Mon livre est cette vigne, où, présent de l'automne,
La grappe d'or attend, pour couler dans la tonne,
Que le pressoir noueux crie enfin avec bruit.
J'invite mes voisins, convoqués sans trompettes,
A s'armer promptement de paniers, de serpettes.
Qu'ils tournent le feuillet : sous le pampre est le fruit.
(Aloysius Bertrand)