A Louis Tiercelin
Voici les cloches revenues !
Les Pâques ont sonné dans l'air,
Et le printemps rit sur la mer
Dans le sourire blond des nues.
Voici venir par les chemins
Les croyants, les porteurs de palmes;
Ils ont la foi dans leurs yeux calmes,
Et des rosaires dans les mains.
Des couronnes de primevères
Au front des Dieux morts vont fleurir;
On entend des sèves courir
Dans le granit des vieux calvaires.
Des pécheurs ont vu, sur les eaux,
Blanchir la robe du Doux Maître.
Les enfants qui viennent de naître
Ont bégayé dans leurs berceaux.
Et, sous le porche de l'église,
Les saints tressaillent, rajeunis
De sentir éclore des nids
Dans leurs manteaux en pierre grise.
C'est fini des tristes hivers.
Ces moissonneurs de choses mortes
N'iront plus de portes en portes
Geignant le cri des pilawers (*).
Carillonnez Pâques fleuries !
Voici les Temps, les Temps nouveaux !
Déjà hennissent les chevaux
Dans la liberté des prairies.
Des souffles, de grands souffles fous,
Traversent la mer Atlantique,
Et la noble ivresse celtique
A gonflé les sacs binious !
(Anatole Le Braz)
(*) Pilawers : terme breton qui signifie : chiffonniers, colporteurs)
Le gentil lièvre de Pâques, tralala, tralala,
Le gentil lièvre de Pâques
Qu'est-ce qu'il nous apportera,
Qu'est-ce qu'il nous apportera ?
De gros œufs en chocolat, tralala, tralala,
De gros œufs en chocolat
Pour celui qui les trouvera,
Pour celui qui les trouvera.
Où c'est-y qu'il l'a caché, tralala, tralala,
Où c'est-y qu'il l'a caché ?
Tiens ça y est je l'ai trouvé,
Tiens ça y est je l'ai trouvé.
(Tradition)
Œuf sucre, œuf de Pâques,
Dans l'osier de ta corbeille ronde,
Derrière d'oie ou de sarcelle du lac,
Qui donc a pu te pondre ?
Œuf de sucre, œuf de Pâques,
Œuf de pigeon ou de caille,
Petit œuf de mon joli sac.
Qu'y a-t-il sous ton écaille ?
Œuf de sucre, œuf de Pâques,
Je n'ose briser ta coquille en mes doigts :
J'ai peur que le bel oiseau qu'on tire à l'arc
S'envole sur les toits.
(Tristan Klingsor)
La poule en chocolat pondit,
De tout petits œufs dans son nid.
Des œufs de toutes les couleurs
Joyeux comme un bouquet de fleurs,
Sans blanc ni jaune à l'intérieur.
C'étaient des œufs à la liqueur.
(Tradition)
Voici venir Pâques fleuries,
Et devant les confiseries
Les petits vagabonds s'arrêtent, envieux.
Ils lèchent leurs lèvres de rose
Tout en contemplant quelque chose
Qui met de la flamme à leurs yeux.
Leurs regards avides attaquent
Les magnifiques œufs de Pâques
Qui trônent, orgueilleux, dans les grands magasins,
Magnifiques, fermes et lisses,
Et que regardent en coulisse
Les poissons d'avril, leurs voisins.
Les uns sont blancs comme la neige.
Des copeaux soyeux les protègent.
Leurs flancs sont faits de sucre. Et l'on voit, à côté,
D'autres, montrant sur leurs flancs sombres
De chocolat brillant dans l'ombre,
De tout petits anges sculptés.
Les uns sont petits et graciles,
Il semble qu'il serait facile
D'en croquer plus d'un à la fois;
Et d'autres, prenant bien leurs aises,
Unis, simples, pansus, obèses,
S'étalent comme des bourgeois.
Tous sont noués de faveurs roses.
On sent que mille bonnes choses
Logent dans leurs flancs spacieux
L'estomac et la poche vides,
Les pauvres petits, l'œil avide,
Semblent les savourer des yeux.
(Marcel Pagnol)
C'était Pâques le matin,
J'ai trouvé dans mon jardin,
Des œufs verts comme les prés,
Des œufs jaunes comme le soleil,
Des œufs rouges comme les tulipes.
(Tradition)