11 juillet 2010
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08:30
D'une coulemelle
J'ai fait une ombrelle
Et d'un champignon tout rond
J'ai fait un chapeau melon.
J'ai mis ma collerette
Mon habit de fête
Pour aller danser un peu
Chez le roi des elfes bleus.
Champignon marron
Mon champignon si bon
Mon champignon nous danserons
Sous les liserons.
Une belle girolle
Qui faisait la folle
Dit : je me marie demain
Un bolet voudrait ma main.
Tête de girolle
Tête de folle
Vous n'avez ni bras, ni main
Vous n'avez qu'un pied très fin.
Madame morille
Qui est si gentille
Pense qu'il est de bon ton
D'aimer un pied de mouton.
Mais son mari grogne
Grogne et se renfrogne
Car il est, ça c'est trop fort
Une trompette de la mort.
A la belle oronge
J'ai conté mes songes
Elle m'a dit que bientôt
J'habiterai un château.
Grand merci la belle
Pour cette nouvelle
Je m'en vais danser en rond
Avec trente mousserons.
(Tradition)
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27 juin 2010
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08:00
Espiègle ! j’ai bien vu tout ce que vous faisiez,
Ce matin, dans le champ planté de cerisiers
Où seule vous étiez, nu-tête, en robe blanche.
Caché par le taillis, j’observais. Une branche,
Lourde sous les fruits mûrs, vous barrait le chemin
Et se trouvait à la hauteur de votre main.
Or, vous avez cueilli des cerises vermeilles,
Coquette ! et les avez mises à vos oreilles,
Tandis qu’un vent léger dans vos boucles jouait.
Alors, vous asseyant pour cueillir un bleuet
Dans l’herbe, et puis un autre, et puis un autre encore,
Vous les avez piqués dans vos cheveux d’aurore;
Et, les bras recourbés sur votre front fleuri,
Assise dans le vert gazon, vous avez ri;
Et vos joyeuses dents jetaient une étincelle.
Mais pendant ce temps-là, ma belle demoiselle,
Un seul témoin, qui vous gardera le secret,
Tout heureux de vous voir heureuse, comparait,
Sur votre frais visage animé par les brises,
Vos regards aux bleuets, vos lèvres aux cerises.
(François Coppée)
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8 avril 2010
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18:15
La pluie sur mon cou
C'est doux, c'est doux.
La pluie sur mon front
C'est bon, c'est bon.
La pluie sur mes doigts
C'est froid, c'est froid.
(Tradition)
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14 mars 2010
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16:30
Voici revenir le printemps,
Qui chasse les frimas moroses.
J’ouvre mon cœur à deux battants
Au roi soleil, père des roses.
Je guette l’horizon vermeil,
Et faites-y de longues pauses,
Mon beau soleil !
Déjà les oiseaux querelleurs
Sur les rameaux boivent les sèves.
Ecoutons les merles siffleurs !
Les forêts s’emplissent de rêves.
Je veux me mettre à l’unisson :
Entrez chez moi, jeune chanson;
Faites sonner les heures brèves,
Douce chanson !
Déjà fleurissent les lilas
En lourdes grappes violettes.
Les charmeuses à falbalas
Jettent au zéphyr leurs voilettes :
Prenez le chemin le plus court,
Entrez chez moi, seigneur amour,
Rois des femmes et des athlètes,
Ô bel amour !
(Emile Goudeau)
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11 mars 2010
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19:00
Il était deux petits champignons,
Qu'étaient mignons, mignons, mignons,
Et qu'avaient vu le jour en même temps,
Un matin de printemps.
En grandissant au pied d'un sapin
Comme voisins, voisins, voisins,
Ils virent qu'ils étaient deux champignons
L'une fille et l'autre garçon.
Ils dirent: pour simplifier tout,
Comme nous avons les mêmes goûts
Que rien ne peut nous diviser
On va s'épouser.
Et voilà pourquoi
Le muguet des bois
Sonne et carillonne
Et voilà pourquoi
Le muguet des bois
Sonne partout à la fois
Digue, digue, digue, dindon,
Pour les noces des champignons!
Au bois les oiseaux de tous côtés,
Se mirent à chanter, chanter, chanter,
Et chacun en habit de gala
S'en fut cahin-caha.
Sur la mousse les deux champignons,
Toujours mignons, mignons, mignons,
Ecoutaient un vieux corbeau tout noir
Figé sur son perchoir.
Il disait : mes pauvres enfants,
Avec vos mines d'innocents
Les amateurs de champignons
Demain vous cueilleront !
Et voilà pourquoi
Le muguet des bois
Sonne et carillonne
Et voilà pourquoi
Le muguet des bois
Sonne partout à la fois
Digue, digue, digue, dindon,
Pour le trépas des champignons !
C'est alors qu'un furet du patelin,
Qu'était malin, malin, malin,
Avec la terre glaise du sentier
Est venu les barbouiller ... oh !
A leur pied il mit un écriteau
Portant ces mots en gros, très gros :
Ne les touchez pas, c'est dangereux,
Champignons vénéneux !
Comme on n'osa pas les cueillir,
Tous deux en paix ont pu vieillir
Et chaque soir ils font la leçon
Aux petits champignons
Mes enfants faites comme nous.
Et voilà pourquoi
Le muguet des bois
Sonne et carillonne
Et voilà pourquoi
Le muguet des bois
Sonne partout à la fois
Digue, digue, digue dindon,
Pour le bonheur des champignons !
(Tradition)
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28 février 2010
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16:00
Hé oui, je sais bien qu’il fait froid,
Que le ciel est tout de travers;
Je sais que ni la primevère
Ni l’agneau ne sont encor là.
La terre tourne ; il reviendra,
Le printemps, sur son cheval vert.
Que ferait le bois sans pivert,
Le petit jardin sans lilas ?
Oui, tout passe, même l’hiver,
Je le sais par mon petit doigt
Que je garde toujours en l’air.
(Maurice Carême)
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15 février 2010
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18:30
C'est l'hiver, mon mignon,
Mets tes bottes doublées de mouton
Ton manteau boutonné jusqu'au nez
Mets ton foulard de laine
Et n'oublie pas tes mitaines
Car dehors il fait froid tu verras !
(Tradition)
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31 janvier 2010
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10:00
Ô neige ! que tu mets dans le jour de candeur !
Sous le doux poudroîment l'arbre à peine remue
De peur de laisser choir la fourrure menue
Dont ses bras arrondis retiennent la pâleur !
Salut ! silencieux déluge de splendeur !
Derrière le carreau qui lentement s'embue,
Le toit gonflé revêt une gloire imprévue !
Tombe, tombe du ciel, somptueuse blancheur !
Tu fais de mon pays un si clair paysage !
Tu répands tant de pureté sur son visage
Que le regard s'y pose ainsi qu'un long baiser !
Et que l'âme s'envole en la floraison blanche,
Comme un léger flocon par le vent balancé,
Qui tourbillonne au loin, perdu dans l'avalanche !
(Albert Lozeau)
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24 janvier 2010
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10:15
La neige - le pays en est tout recouvert -
Déroule, mer sans fin, sa nappe froide et vierge,
Et, du fond des remous, à l'horizon désert,
Par des vibrations d'azur tendre et d'or vert,
Dans l'éblouissement, la pleine lune émerge.
A l'Occident s'endort le radieux soleil,
Dans l'espace allumant les derniers feux qu'il darde
A travers les vapeurs de son divin sommeil,
Et la lune tressaille à son baiser vermeil
Et, la face rougie et ronde, le regarde.
Et la neige scintille, et sa blancheur de lis
Se teinte sous le flux enflammé qui l'arrose.
L'ombre de ses replis a des pâleurs d'iris,
Et, comme si neigeaient tous les avrils fleuris,
Sourit la plaine immense ineffablement rose.
(Jules Breton)
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13 janvier 2010
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18:30
La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.
Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes.
L'hiver s'est abattu sur toute floraison;
Des arbres dépouillés dressent à l'horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.
La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.
Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde,
Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant;
Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.
Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées;
Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.
Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège;
De leur œil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.
(Guy de Maupassant)
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