4 mars 2010
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18:30
Un soir, vaincu par le labeur
Où s'obstine le front de l'homme,
Je m'assoupis, et dans mon somme
M'apparut un bouton de fleur.
C'était cette fleur qu'on appelle
Pensée; elle voulait s'ouvrir,
Et moi je m'en sentais mourir :
Toute ma vie allait en elle.
Echange invisible et muet :
A mesure que ses pétales
Forçaient les ténèbres natales,
Ma force à moi diminuait.
Et ses grands yeux de velours sombre
Se dépliaient si lentement
Qu'il me semblait que mon tourment
Mesurât des siècles sans nombre.
« Vite, ô fleur, l'espoir anxieux
De te voir éclore m'épuise;
Que ton regard s'achève et luise ! »
(René Armand François Sully Prudhomme)
Où s'obstine le front de l'homme,
Je m'assoupis, et dans mon somme
M'apparut un bouton de fleur.
C'était cette fleur qu'on appelle
Pensée; elle voulait s'ouvrir,
Et moi je m'en sentais mourir :
Toute ma vie allait en elle.
Echange invisible et muet :
A mesure que ses pétales
Forçaient les ténèbres natales,
Ma force à moi diminuait.
Et ses grands yeux de velours sombre
Se dépliaient si lentement
Qu'il me semblait que mon tourment
Mesurât des siècles sans nombre.
« Vite, ô fleur, l'espoir anxieux
De te voir éclore m'épuise;
Que ton regard s'achève et luise ! »
(René Armand François Sully Prudhomme)