15 avril 2009 3 15 /04 /avril /2009 15:19
Cheveux au vent
Tambour battant,
Allons-nous-en,
A la rencontre du printemps.

Des arbres, des toits, des auvents,
Il pleut des milliers d'hirondelles.
Le soleil verse sur les champs,
De pleins paniers de fleurs nouvelles.

Cheveux au vent,
Tambour battant,
Allons-nous-en,
A la rencontre du printemps.

Prenons nos trompettes gaiement
Et sonnons la mort de l'hiver.
La terre est comme un agneau blanc
Dans les bras nus de l'univers.

Cheveux au vent, Tambour battant,
Allons-nous-en,
A la rencontre du printemps.

(Maurice Carême)

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4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 17:02
Ma mie, à son toit fidèle,
La frétillante hirondelle
Revient du lointain exil.
Déjà le long des rivages
S'égaie un sylphe subtil,
Qui baise les fleurs sauvages :
Voici le printemps d'Avril !

C'est le moment où les fées,
De volubilis coiffées,
Viennent, au matin changeant,
Sur le bord vert des fontaines,
Où court le flot diligent,
Charmer les biches hautaines
De leurs baguettes d'argent.

Elles dansent à l'aurore
Sur l'herbe, où les suit encore
Un troupeau de nains velus.
Ne va pas, enfant sereine,
Au fond des bois chevelus;
Elles te prendraient pour reine,
Et je ne te verrais plus !

(Théodore de Banville - Améthystes)

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28 mars 2009 6 28 /03 /mars /2009 15:15
Eau printanière, pluie harmonieuse et douce
Autant qu'une rigole à travers le verger
Et plus que l'arrosoir balancé sur la mousse,
Comme tu prends mon cœur dans ton réseau léger !

A ma fenêtre, ou bien sous le hangar des routes
Où je cherche un abri, de quel bonheur secret
Viens-tu mêler ma peine, et dans tes belles gouttes
Quel est ce souvenir et cet ancien regret ?

(Jean Moréas)

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23 mars 2009 1 23 /03 /mars /2009 19:43
Les bourgeons verts, les bourgeons blancs
Percent déjà le bout des branches,
Et, près des ruisseaux, des étangs
Aux bords parsemés de pervenches,
Teintent les arbustes tremblants;

Les bourgeons blancs, les bourgeons roses,
Sur les buissons, les espaliers,
Vont se changer en fleurs écloses;
Et les oiseaux, dans les halliers,
Entre eux déjà parlent de roses;

Les bourgeons verts, les bourgeons gris,
Reluisant de gomme et de sève
Recouvrent l’écorce qui crève
Le long des rameaux amoindris;
Les bourgeons blancs, les bourgeons rouges,
Sèment l’éveil universel,
Depuis les cours noires des bouges

Jusqu’au pur sommet sur lequel,
O neige éclatante, tu bouges;
Bourgeons laiteux des marronniers,
Bourgeons de bronze des vieux chênes,
Bourgeons mauves des amandiers,
Bourgeons glauques des jeunes frênes,
Bourgeons cramoisis des pommiers,

Bourgeons d’ambre pâle du saule,
Leur frisson se propage et court,
A travers tout, vers le froid pôle,
Et grandissant avec le jour
Qui lentement sort de sa geôle,
Jette sur le bois, le pré,
Le mont, le val, les champs , les sables,
Son immense réseau tout prêt
A s’ouvrir en fleurs innombrables
Sur le monde transfiguré.

(Auguste Angellier - Le chemin des Saisons)

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22 mars 2009 7 22 /03 /mars /2009 17:00
A Gabrielle

Dans les cieux que son orbe dore,
Le soleil monte radieux;
Sous ses rayons on voit éclore
Tout un monde mystérieux.
La nature s'éveille et chante
Et s'emplit de tendres soupirs;
Partout la feuille frémissante
S'ouvre aux caresses des zéphirs.

La rose se penche, vermeille,
Tout auprès du lis embaumé,
Et, sur le trèfle blanc, l'abeille,
Vient puiser son miel parfumé.
Près de la source qui murmure
Sur son lit de cailloux brunis,
On entend dans chaque ramure
Le doux gazouillement des nids.

C'est le printemps, c'est la jeunesse,
C'est le réveil de l'univers;
C'est la mystérieuse ivresse
Qui frémit sous les arbres verts :
Et, puisqu'ici bas tout s'enivre,
Les oiseaux, les feuilles, les fleurs,
Enfants, vous qui vous sentez vivre,
A l'allégresse ouvrez vos cœurs.

(Napoléon Legendre - Les perce-neige)

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19 mars 2009 4 19 /03 /mars /2009 20:06
Viens ! enfant, la terre s'éveille,
Le soleil rit au gazon vert !
La fleur au calice entr'ouvert
Reçoit les baisers de l'abeille.
Respirons cet air pur !
Enivrons-nous d'azur !
Là-haut sur la colline
Viens cueillir l'aubépine !
La neige des pommiers
Parfume les sentiers.

Viens ! enfant, voici l'hirondelle,
Qui passe en chantant dans les airs;
Ouvre ton âme aux frais concerts
Eclos sous la feuille nouvelle.
Un vent joyeux, là-bas,
Frémit dans les lilas;
C'est la saison bénie,
C'est l'amour, c'est la vie !
Qu'un fleuve de bonheur
Inonde notre cœur.

Viens ! enfant, c'est l'heure charmante
Où l'on voudrait rêver à deux;
Mêlons nos rêves et nos vœux
Sous cette verdure naissante;
Salut, règne des fleurs,
Des parfums, des couleurs !
Les suaves haleines
Voltigent sur les plaines;
Le cœur épanoui
Se perd dans l'infini !

(Eugène Tourneux)

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16 mars 2009 1 16 /03 /mars /2009 19:36
Au printemps, on est un peu fou,
Toutes les fenêtres sont claires,
Les prés sont pleins de primevères,
On voit des nouveautés partout.
Oh ! regarde, une branche verte !
Ses feuilles sortent de l'étui !
Une tulipe s'est ouverte...
Ce soir, il ne fera pas nuit,
Les oiseaux chantent à tue-tête,
Et tous les enfants sont contents
On dirait que c'est une fête...
Ah ! que c'est joli le printemps !

(Lucie Delarue-Mardrus)

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14 mars 2009 6 14 /03 /mars /2009 12:21
Tandis qu'à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.

Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.

La nature au lit se repose;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.

Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.

Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "

(Théophile Gautier)

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9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 16:30
Adieu les jours sereins, et les nuits étoilées !
La neige à flocons lourds s'amoncelle à foison
Au penchant des coteaux, dans le fond des vallées
C'est le dernier effort de la rude saison.

C'est le mois ennuyeux, le mois des giboulées;
Des frimas cristallins l'étrange floraison
Brode ses fleurs de givre aux branches constellées;
Là-bas un trait bronzé dessine l'horizon.

Le vieux chasseur des bois dépose ses raquettes;
Plus d'orignaux géants, plus de biches coquettes,
Plus de course lointaine au lointain Labrador.

(Louis-Honoré Fréchette - Oiseaux de neige)

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2 mars 2009 1 02 /03 /mars /2009 18:51

En mars, quand s'achève l'hiver,
Que la campagne renaissante
Ressemble à la convalescente
Dont le premier sourire est cher;
Quand l'azur, tout frileux encore,
Est de neige éparse mêlé,
Et que midi, frais et voilé,
Revêt une blancheur d'aurore;
Quand l'air doux dissout la torpeur
Des eaux qui se changeaient en marbres;
Quand la feuille aux pointes des arbres
Suspend une verte vapeur;
Et quand la femme est deux fois belle,
Belle de la candeur du jour,
Et du réveil de notre amour
Où sa pudeur se renouvelle,
Oh ! Ne devrais-je pas saisir
Dans leur vol ces rares journées
Qui sont les matins des années
Et la jeunesse du désir ?
Mais je les goûte avec tristesse.

(René Armand François Sully Prudhomme)

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